31 août 2010

Fille + jupe + grande ville = pute qui s’offre à moi.


C'est le triste raisonnement auquel adhère bon nombre de nos semblables masculins.

Pour quelle raison devrions-nous être gênées à 24 ans de porter une jupe ou une robe dévoilant une partie de nos cuisses? Est-ce à ce point impossible pour un mec de se contenir lorsqu’il découvre cette partie de notre anatomie? Pourquoi le mâle lambda en présence de sa horde de confrères moisis se sent-il obligé de nous faire remarquer “Toi, j’te baise ce soir” en les voyant?

Des gars qui fixent mes jambes, me compliment à leurs sujet, les carressent discrètement dans la foule compacte des transports en commun , voire qui tentent de m’attirer dans leur voiture, je connais malheureusement.

Evidemment, ça choque. Ca fait se poser des questions quant à sa tenue. Mais justement, pour ne pas me laisser abattre, pour ne pas leur donner raison et ne pas les laisser gagner, je poursuis à m’habiller comme je veux, et surtout, comme j’aime.

J’ai 24 ans, je vis Bruxelles. Je porte régulièrement des jupes. Quasiment tout le temps, d’aileurs. Sentir le regard des hommes lorsque je passe devant eux dans la rue ou dans le métro, c’est mon quotidien. Et je sens bien à quel point ce regard est plus réservé, voire inexistant, lorsque je ne porte qu’un bête jeans basique.

Heureusement, j’ai trouvé une légère parade à cela : les collants noirs opaques. Ils permettent de dévoiler ses jambes sans pour autant trop en montrer, si ce n’est le galbe de nos jambettes. Entre ça et les collants couleur chair, on sent une nette différence.

Ce n’est pas pour eux que je montre mes jambes. C’est pour moi. J’aime porter des jupes, des robes, des shorts. Je trouve ça pratique, je me sens plus à l’aise, j’ai une plus grande liberté de mouvement (sisi, même en jupe! – il suffit d’envisager l’option petit short sous la jupe lors des soirées où l’on sait que nos jambes ne resteront pas sagement croisées sous la table d’un café, et c’est parti!).

Ca me révolte simplement qu’en tant que jeunes femmes de 2010 nous devions toujours être aux aguets et porter “Prudence” comme second prénom lorsqu’on nous osons nous faire jolie et parcourir un bout de chemin seule dans une métropole.

En parcourant le blog de Fab, le papa de Madmoizelle.com, je suis tombée sur cet article qu’il a pris soin de faire partager à la blogosphère et où cette fille comme moi, comme toi, comme elle, a été harcelée par un de ces sombres crétins malades mentaux.

Si vous êtes un homme, pensez toujours à vos copines qui doivent rentrer seules dans le noir, attendre à un arrêt de bus à un endroit où circulent des gens peur recommandables ou proposez de les raccompagner ou de venir les chercher si l’heure est trop avancée.

Ce n’est pas parce-qu’elle ne vous demande pas de l’accompagner qu’elle le sent tout à fait bien, ce trajet...

Il faut oser en parler.

Si par malheur il venait à vous arriver la même chose qu’à cette jeune fille, je n’aurais qu’un conseil à donner. Celui-ci est issu de mon prof de psychologie sociale : Si vous êtes en quelconque difficulté ou vous faites agresser, ne criez pas “au-secours” de manière générale. Les gens autour de vous se diront toujours que quelqu’un se dévouera pour vous venir en aide alors qu’au final, pas un ne lèvera le petit doigt. La meilleure façon de se faire secourir est d’interpeller une personne précise : “Vous madame au manteau rouge, je suis en difficulté!” ou “Monsieur avec la sacoche Fortis, oui, vous, aidez-moi!”. La personne directement concernée n’osera plus détourner le regard après avoir été interpellée de manière aussi directe.

1 commentaire:

  1. Chère camarade,
    Le collant opaque est encore plus érotique pour certains messieurs : il galbe et, parfois, regorge d'une infinie douceur.
    Vous voulez porter ce que vous voulez. D'accord, mais laissez nous regarder ce que nous voulons.
    Beaucoup ne diront jamais rien.

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