C'est tellement naïf... Et on sent une certaine influence Parano.be :/
La neige virevoltait dans les cieux et les flocons décrivaient des arabesques folles dans cette nuit noire de décembre. Pas un souffle de vent ne chassait dans la petite rue, pas un arbre ne bougeait. Tout était silencieux.
Sous un réverbère de la rue des Tilleuls se trouvait un banc sur lequel se trouvait posée une clé argentée. Une toute petite clé brillante, parsemée de flocons qui peinait à briller et à lutter contre cet ensevelissement hivernal. Bientôt, elle serait totalement dissimulée sous un manteau blanc.
Le lendemain matin, Lys, petite fille de 4 ans, emmitouflée de la tête aux pieds dont seuls les grands yeux bruns dépassaient de l’accoutrement se plaisait à lâcher la main de sa maman avec laquelle elle se rendait chez le boulanger chercher les croissants dominicaux, croissants délicieux agrémentés de sucre fin liquide pour courir dans la neige, entendre la neige crisser sous ses petites MoonBoots, ramasser cette neige consistante et en faire de petites boules dans ses petits gants rayés.
Il était tôt le matin, il avait beaucoup neigé la nuit, la rue des Tilleuls était encore immaculée. Ce fut un plaisir pour Lys de passer sa petite main gantée sur le banc sous le réverbère et de pelleter la neige entre ses doigts. Quand soudain, elle sentit quelque chose de solide entre son index et son majeur.
La maman de Lys eut beau crier, retourner sur le lieu, faire des recherches et alerter les autorités, elle ne revit jamais sa fille. A part des traces de pas dans la neige ainsi qu’un trou dans la neige sur le banc, rien ne restait de Lys.
Ses parents eurent beau chercher, sa disparition demeura inexpliquée et surnaturelle.
Je me trouve être Lys. Je ne sais pas si ma vie parmi les communs des mortels aurait été plus plaisante, mais je me satisfais de celle qui m’a été donnée.
Je suis devenue une elfe des bois dès l’instant où j’ai touché cette clé.
J’ai eu l’occasion de fêter mes 18 printemps en mai dernier. Dès lors, je suis devenue immortelle. Je ne vieillirai jamais.
Ma vie se résume à veiller sur les bois, tâcher que la pollution ne les gagne pas, déclencher un orage lorsque des pic-niqueurs pollueurs tentent de s’installer à un bel emplacement, effrayer les vandales qui tenteraient de semer la pagaille dans les bois la nuit en apparaissant de façon surnaturelle et protéger les animaux sauvages ou encore empêcher les petits enfants non surveillés de s’approcher trop près des cours d’eau.
Evidemment, d’autres privilèges me sont accordés tels que la maîtrise de la langue animale, les pouvoirs magiques et le pouvoir de changer la situation météorologique. Il va de soi que Lutins, Elfes, Sorciers sont mes amis et mes alliés. Nous nous croisons régulièrement les uns les autres au détour d’un chêne et parlons de nous, mais particulièrement de vous, humains. Car oui, nous étions tous humains avant d’être ce que nous sommes devenus.
Personne n’a choisi de quitter les siens et d’entamer une toute nouvelle vie, seul. Je ne le savais pas, d’ailleurs personne ne le savait. Comment aurait-on pu le savoir ?
Lorsque ma mère était enceinte de moi, un Elfe apposa un sceau sur le ventre de ma mère. J’avais été élue. Ma mère s’était souvent plainte de cette cicatrice qui avait apparu, croyait-elle, après un bête accident, une avalanche de bûches de bois qui s’étaient écroulées sur elle. Pourtant, à bien y regarder, la cicatrice ressemblait à un gland de chêne, mon symbole . Comme quoi, il vaut mieux prêter attention à chaque petit signe anodin de la vie,peut-être ma mère m’aurait-elle gardée, peut-être n’aurai-je pas effleuré cette clé argentée brillante sous la couche de neige, sur ce banc, sous un réverbère, rue des Tilleuls.
Je suis toutefois ce que je suis et rien d’autre.